Le projet CIRCATEX s’attaque de front à ce défi avec une idée audacieuse : développer une alternative circulaire et sans PFAS aux revêtements antiadhésifs traditionnels… sans ajouter de nouvelle couche de matériau, mais en modifiant la surface elle-même à l’échelle microscopique.
Objectif : éliminer les PFAS, garder les performances
CIRCATEX concentre ses recherches sur deux applications concrètes :
- les poêles à frire, où la sécurité alimentaire est essentielle
- les skis en acier inoxydable, où la glisse et la durabilité sont primordiales
Dans les deux cas, l’objectif est le même : remplacer les revêtements ou cires à base de PFAS par une solution mécanique, en texturant la surface pour la rendre naturellement antiadhésive, sans traitement chimique.
Cette approche réduit l’impact environnemental, prolonge la durée de vie des produits et s’inscrit pleinement dans les principes de l’économie circulaire : moins de matériaux ajoutés, moins de déchets, plus de recyclabilité.
Innover dans la matière, pas dans la chimie
Pour créer une surface qui ne colle pas, CIRCATEX explore des techniques de pointe comme :
- LIPSS (Laser-Induced Periodic Surface Structures)
- Des micro- et macro-textures sur mesure
- Des méthodes de sablage innovantes, comme le « wet blasting » ou le procédé « Sublimotion », ultra-contrôlé
Ces traitements transforment directement l’acier inoxydable, qui est ensuite testé pour mesurer ses propriétés antiadhésives, sans ajout de revêtement.
À l’Université de Gand, une nouvelle méthode de mesure des forces d’adhésion a été développée pour identifier les motifs de surface les plus efficaces. Ces données alimentent désormais une nouvelle phase d’optimisation.
Sécurité et durabilité intégrées dès la conception
Dès le départ, CIRCATEX intègre l’approche « Safe and Sustainable by Design » (SSbD). Cela implique d’évaluer :
- les procédés de texturation et de sablage
- les matériaux manipulés
- les impacts environnementaux et sanitaires
Cette analyse suit le principe européen « Do No Significant Harm », garantissant que les solutions développées soient non seulement performantes aujourd’hui, mais aussi conformes aux standards environnementaux de demain.
Un modèle d’innovation pour les PME
Pour de nombreuses PME, remplacer une technologie répandue comme les PFAS peut sembler hors de portée : réglementation complexe, coûts élevés, incertitudes sur les performances, etc.
CIRCATEX démontre le contraire. Avec les bons partenariats de R&D et une stratégie centrée sur la circularité, il est possible de créer des produits de nouvelle génération à la fois compétitifs, sûrs et durables.
Cette approche ne génère pas forcément de gros surcoûts : un produit plus durable, sans revêtement à renouveler, est aussi plus rentable sur le long terme.
La R&D comme moteur de la transition circulaire
CIRCATEX est avant tout une histoire de recherche appliquée qui transforme en profondeur la conception des produits. En mobilisant des compétences allant de la physique des lasers à la science des matériaux, le projet illustre comment la R&D peut remplacer des solutions polluantes par des innovations alignées sur les principes de l’économie circulaire.
Ce type de recherche est exactement ce dont l’économie circulaire a besoin : ciblée, collaborative et tournée vers des applications réelles.
Vers des solutions prêtes pour le marché
Les travaux se poursuivent, avec un objectif clair : affiner les techniques et élargir les tests pour aboutir à des solutions industrialisables.
Si les premières applications concernent les poêles et les skis, le potentiel est bien plus vaste : ustensiles de cuisine, machines industrielles, équipements sportifs, etc. Tous les domaines où la performance antiadhésive est recherchée pourraient bénéficier de cette technologie, sans compromis sur la sécurité et la durabilité.
CIRCATEX propose plus qu’une innovation technique : c’est un changement d’état d’esprit. Repenser, réduire et redessiner avec la circularité et la sécurité comme boussole.
Le SPF Economie n'est pas responsable des déclarations relatives aux résultats du projet. La responsabilité de la mise en œuvre des projets incombe aux lauréats.