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Bâtir un avenir circulaire

Comment accélérer le passage à une économie circulaire dans le secteur de la construction ? Trends Z a posé la question à plusieurs experts en la matière, en abordant notamment les obstacles rencontrés par le secteur.

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Le 15 avril 2024, Trends Z réunissait plusieurs experts pour une table ronde dédiée à l’économie circulaire pour aborder en détail le fonctionnement et la valeur ajoutée de l’entrepreneuriat circulaire. Une nouvelle émission a eu lieu ce 30 juin 2025. Objectif : passer au crible les obstacles et les opportunités pratiques associés à ce type d’entrepreneuriat dans le secteur de la construction.

Comment le déployer ?

Les participants à la table ronde sont unanimes : les graines d’une économie circulaire ont été plantées. Il est temps à présent de passer à l’action avec des mesures concrètes. Malheureusement, plusieurs freins persistent et ralentissent le processus, notamment un manque de connaissances, d’expérience et de financement.

EXIE est une entreprise productrice de matériaux de construction biosourcés. Axel Segers, son CEO, connaît bien ces obstacles : « Nous utilisons des matières premières issues de l’agriculture, notamment le chanvre, pour produire des matériaux isolants. Le marché n’était pas prêt il y a cinq ans, mais aujourd’hui, la demande s’intensifie. Les principaux moteurs sont d’après moi la collaboration, le soutien des pouvoirs publics et la mise en place des incitants financiers nécessaires. »

David Eloy, administrateur de l’entreprise de construction Groupe Eloy, perçoit également des opportunités : « Vu l’impact considérable du secteur de la construction, nous prenons nos responsabilités. En triant et en transformant comme il se doit les déchets de construction tels que le béton, nous créons une nouvelle matière première de haute qualité pour la construction neuve ou la rénovation. »

Charte pour la construction biocirculaire

Caroline Deiteren, directrice générale de l’organisation professionnelle Embuild Vlaanderen, constate elle aussi un intérêt croissant pour la construction circulaire : « Nos membres veulent prendre des mesures en ce sens et nous leur facilitons la tâche. Nous avons par exemple présenté en mars la charte pour la construction biocirculaire (Biocirculair Bouwen). L’objectif ? Utiliser les bâtiments comme réservoirs de CO2, par exemple en ayant le plus souvent possible recours à des matériaux biocirculaires produits localement. 190 entreprises, dont EXIE, ont déjà signé cette charte et s’engagent ainsi à coopérer et à innover. » Embuild veut faire des matériaux circulaires la norme en construction neuve et en rénovation à l’horizon 2050.

Durabilité écologique, valeur ajoutée économique

GreenWin joue un rôle crucial en Wallonie, en favorisant le partage des connaissances entre entreprises dans les secteurs de la chimie, de la construction et de l’environnement. David Lamy, son président, souligne que plus de 200 entreprises en sont déjà membres : « Ensemble, nous cherchons des solutions durables, mais aussi une valeur ajoutée économique. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si nos membres affichent une forte croissance. Il y a un lien évident entre innovation durable, entrepreneuriat circulaire et compétitivité croissante. »

Partage de connaissances entre entrepreneurs

D’autres secteurs contribuent à bâtir un avenir circulaire. Lieze Cloots, chef de service Stratégie et politique à l’OVAM, est impliquée dans les nombreux réseaux d’apprentissage mis en place dans ce domaine : « Des thèmes comme les achats circulaires, un conditionnement différent et le partage ou la location rassemblent un grand nombre d’entrepreneurs désireux d’échanger des connaissances. Cette approche en chaîne se retrouve dans le nouvel appel lancé par l’OVAM et Vlaanderen Circulair, et qui prévoit une aide de deux millions d’euros pour les entreprises qui soumettent des projets en lien avec la collaboration et le partage des matières premières au sein de l’économie circulaire. »

Hélène Herman, Communications Officer chez Circular Wallonia, aide quant à elle les entreprises à surmonter des obstacles au quotidien : « Outre la collaboration, le partage des connaissances et le soutien financier, la digitalisation constitue aussi un moteur important. Nous constatons qu’elle accroît l’efficacitéL’efficacité est axée sur la productivité des ressources, donc sur l’amélioration de la relation entre les ressources naturelles utilisées et le bénéfice induit par celles-ci sous la forme d’un produit fabriqué ou d’un service fourni., qu’elle facilite l’adoption de solutions circulaires par les entreprises et qu’elle contribue à améliorer la position des PMEPetites et moyennes entreprises sur le marché. »

Soutenir les entreprises belges

Lien Meurisse et Etienne Mignolet sont porte-parole au SPF Economie. Eux aussi pointent les possibilités de subvention de projets et de partenariats : « Nous aidons les entrepreneurs belges en les inspirant et en leur fournissant des informations sur l’économie circulaire, tant sur notre propre site web que sur celui de notre projet, Devenir Circulaire. Dans le cadre du Plan pour la reprise et la résilience de la Belgique, nous avons mis en place des appels à projets en partenariat avec le SPF Santé publique. L’appel à projets du SPF Economie portait sur la substitution des substances chimiques préoccupantes. L’appel à projets du SPF Santé publique portait quant à lui sur la promotion de l’écoconception. 32 entreprises ont été sélectionnées pour développer des projets. Aucun nouvel appel n’est ouvert pour l’instant, mais nous constatons que, dans la pratique, ce type de soutien est fort sollicité. Le test disponible sur devenircirculaire.be est, en outre, un outil pratique qui permet aux entreprises d’évaluer leur degré de circularitéLa circularité décrit la quantité de matière gérée en circuit fermé., ce qui les aide à définir les prochaines étapes, à trouver des leviers et à surmonter les obstacles. »

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